
« Vous êtes l’espoir, vous êtes la vie qui vient, la sève qui monte ; de vous va dépendre le sort prochain de l’humanité. Réfléchissez, examinez. Vous êtes à l’instant des choix décisifs, puisque c’est à votre âge que la pensée et l’action s’aiguillent pour le reste de l’existence. »
Léon Blum
Le sens du collectif LE POING SOCIAL : retour sur 3 années de combats.
Dans un contexte international où les crises se multiplient et s’interconnectent, il est essentiel de poursuivre les combats pour l’émancipation et la liberté des jeunesses partout où elles sont menacées. En France, nous le savons, le contexte politique reste particulièrement instable et anxiogène pour les jeunes générations. Plus que jamais, les Jeunes socialistes doivent redevenir une maison commune crédible, utile et force de proposition. Par ce manifeste, nous avons la volonté d’esquisser quelques propositions pour garantir cette promesse.
Le Poing Social est né fin 2021 de la volonté collective de militant·es jeunes socialistes issu·es de différents territoires de travailler à la renaissance de notre organisation. Il s’agissait alors d’assumer une rupture pour répondre aux grands enjeux de notre époque en faisant émerger une voix qui porte dans le débat public et d’enfin retrouver le sens des combats partagés.
Depuis 3 ans, notre organisation a bien changé. A l’instar du Parti socialiste, une nouvelle génération de militant·es est venue renforcer les rangs des Jeunes socialistes. Force est de constater que ces nouveaux engagements ont souvent été déçus en raison du manque de liens, de lieux de débats et de camaraderie.
Si les Jeunes socialistes vont mieux aujourd’hui, la direction sortante doit également assumer l’inertie dans laquelle elle nous enferme quotidiennement.
Face à cette situation, le Poing Social, attaché à la démocratie interne, l’intelligence collective et l’éducation populaire a pris toute sa part dans cette reconstruction : en lançant une grande consultation des militant·es en 2022, en contribuant au renouveau des idées notamment via l’Épineuse, la revue des Jeunes socialistes, ou avec des billets produits régulièrement par les camarades du Poing Social et plus largement en faisant vivre la démocratie interne et le débat au sein de l’organisation.
Cependant, notre mouvement n’a pas achevé sa transformation interne. Trop de chantiers prioritaires n’ont pas avancé et la direction sortante semble plus encline à répondre à des enjeux secondaires qu’à permettre les conditions d’un véritable nouveau printemps.
Nous, Jeunes socialistes, issu·es de toute la France, refusons de voir notre organisation se comporter timidement dans ces moments où les jeunesses du pays ont plus que jamais besoin d’espoir, de convivialité, de sécurité militante et d’un renouveau de la doctrine socialisme démocratique.
Par ce texte, nous posons les bases d’un véritable renouveau des Jeunes socialistes et proposons, avec vous, de travailler à l’assainissement et à la reconstruction de notre maison commune.
Le Poing Social, fédération de fédérations, a démontré à son échelle comment une structure comme la nôtre pourrait fonctionner. Grâce à son travail, à la confiance accordée aux plus jeunes et aux nouveaux camarades, ainsi qu’à un système décentralisé et horizontal. Nous souhaitons partager avec vous les nouvelles priorités à mettre en place : qu’il s’agisse de nouvelles méthodes de gestion ou de la redéfinition du sens et des valeurs de nos combats communs.
Le Parti socialiste, comme les Jeunes socialistes, se sont toujours différenciés par leur attachement à la démocratie interne, c’est ce qui fait la singularité de notre famille politique.
C’est au nom de cette démocratie que nous vous proposons cette feuille de route pour les deux prochaines années sur laquelle vous serez amené·es à vous prononcer lors de ce deuxième congrès des Jeunes Socialistes.

Le socialisme démocratique en action.
Un engagement pour des méthodes saines et décentralisées : Donner la parole à toutes et tous !
Le Poing Social a mis en œuvre une organisation décentralisée qui permet à chaque groupe local de s’exprimer et de contribuer activement à nos réflexions et actions. Telle est notre vision pour l’organisation des Jeunes Socialistes.
Plutôt que de laisser l’équipe nationale décider seule des sujets à aborder, nous avons demandé aux militant·es sur quels thèmes ils et elles souhaitaient travailler. Cette approche participative leur a permis de se réapproprier les débats et de devenir acteur·ices du changement. Nous les avons accompagné·es en promouvant l’organisation de webinaires, d’Assemblées Générales ou encore de formations auxquelles sont convié·es les invité·es de leur choix, sur la base de textes rédigés et librement proposés par nos membres.
Un choix fort de notre courant a été d’intégrer systématiquement, dans chaque controverse, une réflexion spécifique sur les inégalités de genre. Ce problème, sous-jacent à toutes les autres injustices sociales, doit être analysé de manière globale et pris en compte dans chaque combat progressiste que nous menons.
Enfin, dans ce Plan d’Action National, nous avons fait le choix de nous concentrer sur quelques problématiques qui nous paraissent centrales aux jeunesses de notre pays et qui permettent de dessiner notre vision de la social-démocratie, un terme qui peut paraître éculé mais qui reprend tout son sens lorsqu’il est défini : les inégalités et le rapport au travail, les inégalités de genre, l’attachement viscéral à la justice sous toutes ses formes (sociale, fiscale ou environnementale), la lutte contre le dérèglement climatique, la vision fédéraliste de l’Europe, une approche juste et réfléchi des questions de sécurité ou l’immigration, la lutte contre l’extrême-droite, le rapport aux mémoires, l’universalisme ou la sécurité militante.
- Inégalités et rapport au travail
Précarité des jeunesses : comprendre et agir
Le premier sujet que nous avons voulu aborder lors de nos controverses sont les enjeux liés à la précarité étudiante et ceux des jeunesses. C’est un enjeu majeur qui nécessite une attention urgente. Les chiffres illustrent l’ampleur du problème : 19 % des étudiant·es ne mangent pas à leur faim, et 25 % des 18-24 ans vivent sous le seuil de pauvreté, enfin 10 % des étudiant·es abandonnent leurs études faute de logement.
Depuis 2017, les différents gouvernements successifs portent une responsabilité majeure dans cette situation alors que 12,8 % des 15-29 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Les baisses des APL, le rejet des repas étudiants à 1 €, ainsi que l’absence d’une allocation d’étude et de formation aggravent cette précarité. À cela s’ajoutent la hausse des frais d’inscription à l’université et des loyers, qui fragilisent davantage les jeunes.
La diversité des jeunesses
Les jeunesses sont plurielles. Se concentrer exclusivement sur les étudiant·es serait une erreur. 13 % des 25-34 ans en 2019 n’ont aucun diplôme ou seulement le brevet des collèges. Les jeunesses, ce sont aussi les apprenti·es, les ouvrier·es ou employé·es qui souffrent d’un manque cruel de reconnaissance et sont les premières victimes du manque d’investissement dans les services publics de l’éducation ou de la santé. Les disparités entre “la jeunesse des bourgs” et celle “des tours” illustrent la diversité des jeunes de notre pays. En milieu rural, seulement 40 % des jeunes poursuivent des études supérieures, contre 65 % en milieu urbain.
L’inaccessibilité des transports limite leurs opportunités d’emploi, de formation et de loisirs, renforçant l’isolement social. Un·e jeune rural·e sur quatre fait face à des difficultés liées à cet isolement.
Inégalités de genre : une double peine pour les femmes
Les femmes subissent une double peine, à la fois économique et sociale. Elles sont souvent orientées vers des filières moins valorisées et moins rémunératrices et sont notamment moins nombreuses dans les filières scientifiques, souvent plus rémunératrices. Sur le marché du travail, elles occupent davantage d’emplois précaires, à temps partiel et subissent un écart salarial dès leur première expérience.
Les inégalités de genre se manifestent également sur le plan de la santé mentale. Les femmes font face à des pressions sociales intenses liées à leur apparence et à leur réussite. Les violences sexistes et sexuelles, qu’elles soient dans l’espace privé comme public, au travail ou en ligne tout comme dans les organisations militantes, aggravent leur précarité et leur mal-être.
Propositions :
Bien-vivre et bien-manger : Étendre le dispositif des repas à 1 euro comme pour les étudiant·es de BTS qui ne sont pas éligibles et participer à la réflexion sur la notion de sécurité sociale de l’alimentation pour favoriser le bien-manger pour chacun et chacune.
Prime d’activité : Revoir ses critères d’attribution afin de favoriser son obtention pour les jeunes en apprentissages ou encore des travailleur·euses en contrat à temps partiel.
Une allocation pour tous et toutes selon ses moyens : Défendre le modèle d’allocation d’études et de formation (AEF), une aide unique, universelle dans l’accès, progressive dans le montant, gérée exclusivement par le CROUS.
Précarité numérique et fracture numérique chez les jeunes : Renforcer le rôle de l’Education nationale dans l’apprentissage et la prise en main des outils informatiques et des technologies de l’information et de la communication, et ce dès l’école primaire. Proposer l’ajout d’un test d’illectronisme lors la Journée Défense et Citoyenneté et favoriser l’accès individualisé à l’informatique par la réallocation de certaines ressources.
Développement des transports en commun dans les zones rurales : Renforcer l’accès aux transports en commun dans les territoires ruraux et développer des offres de covoiturage, afin de permettre aux jeunes d’accéder aux études, à l’emploi, et aux loisirs sans dépendre de la voiture.
Développement de services publics dédiés à la santé des jeunes : Mettre en place un dispositif permettant aux étudiant·es de bénéficier de consultations médicales gratuites ou à faible coût, notamment pour la santé mentale et la santé sexuelle.
Soutien aux associations à destination des jeunes : Accroître le financement et les ressources allouées aux associations qui œuvrent pour la santé mentale, le bien-être et l’égalité, afin de lutter contre l’isolement social.
Sensibilisation à l’égalité de genre dans les cursus scolaires : Intégrer des modules d’éducation à l’égalité de genre dans les programmes scolaires et universitaires, pour lutter contre les stéréotypes dès le plus jeune âge. Intégration de l’identité de genre au programme des modules EVARS (Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité) dès le début du collège, afin de sensibiliser et d’accompagner les jeunes sur ces enjeux dès le plus jeune âge, contrairement à l’annonce gouvernementale qui limite cette inclusion au lycée, bien trop tardive.
Lutte contre la précarité menstruelle : Mettre à disposition des protections menstruelles gratuites dans les lieux publics et militer pour la généralisation des dispositifs de congés menstruels.
Accès à la PMA pour les hommes transgenres : Permettre aux hommes transgenres, qui conservent leur capacité gestationnelle, d’accéder à la procréation médicalement assistée (PMA) au même titre que les autres.
Déjudiciarisation et simplification du changement de genre : Rendre le changement de genre à l’état civil déclaratif, en appliquant le principe d’autodétermination, afin de garantir un processus simple, rapide et respectueux des droits de chaque individu.
En tant que Jeunes Socialistes, nous portons un projet politique inclusif et ambitieux pour répondre à ces urgences sociales. Il est temps d’agir pour garantir un avenir juste et solidaire à tous·tes les jeunes.
- L’égalité de genre : au cœur de notre engagement
Depuis toujours, le féminisme est au cœur de nos préoccupations. Il transcende tous les sujets et irrigue l’ensemble de nos réflexions politiques. C’est pour cette raison que, dans notre Plan d’Action National, nous avons intégré une réflexion spécifique sur les inégalités de genre dans chacune de nos propositions. Nous le savons, les inégalités de genre sont structurelles et loin d’être isolées. Elles se rencontrent dans l’ensemble des sphères de notre société, ce qui empêche notamment l’épanouissement et le développement de nos plus jeunes camarades, à une époque de leur vie où chaque choix peut sembler charnière.
Nos pratiques militantes doivent s’inscrire pleinement dans cette logique. Cela passe notamment par l’adaptation des horaires de réunion aux rythmes de vie des jeunes parents. Nous avons à cœur de promouvoir une organisation militante qui se dote d’outils pour lutter contre les discriminations et violences sexistes et sexuelles, garantir un espace sûr à toutes et tous, et encourager une égalité réelle dans les prises de décision et les responsabilités.
Au-delà de l’organisation interne, nous avons également voulu inscrire des propositions concrètes qui permettront au Parti Socialiste d’avancer sur ces sujets majeurs. Ces pistes sont autant de moyens de répondre aux défis que posent les inégalités de genre dans notre société et de démontrer que le féminisme est, et doit rester, au cœur de notre combat politique.
Propositions :
Instaurer un congé parental obligatoire : Instaurer un congé parental égalitaire et obligatoire, indemnisé au niveau du salaire, pour répartir équitablement les responsabilités parentales et réduire les inégalités professionnelles entre femmes et hommes.
Formation obligatoire sur les questions de genre et les violences sexistes : Instaurer une formation systématique sur l’égalité de genre et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dispensées par des associations spécialisées, pour les militant·es des Jeunes Socialistes, ainsi que pour les responsables politiques du Parti socialiste. Inciter le PS à faire aussi appel aux JS pour dispenser les dîtes formations.
Gratuité des protections périodiques et actions locales : Proposer des protections périodiques gratuites dans les locaux militants, les universités et les écoles, et organiser des campagnes de sensibilisation locales sur les discriminations sexistes.
Renforcement de la parité dans les instances dirigeantes : Imposer une stricte parité dans toutes les instances du Parti socialiste et des Jeunes Socialistes, avec un suivi régulier pour prévenir les écarts.
Hébergement et accompagnement des militantes en difficulté : Développer un dispositif national au sein du Parti socialiste pour accompagner les militantes victimes de violences ou en situation de précarité, notamment par des partenariats avec des associations féministes.
Campagnes éducatives sur les campus et réseaux sociaux : Lancer des campagnes pédagogiques pour sensibiliser les jeunes aux enjeux de l’égalité de genre et des violences sexistes et sexuelles sur les campus universitaires et les plateformes numériques.
- Lutte contre le dérèglement climatique
La transition écologique ne peut se faire sans un véritable projet, centré sur la justice environnementale et sociale. C’est pourquoi nous proposons la création d’une sécurité sociale écologique et alimentaire, destinée à accompagner cette transformation indispensable. Elle ne peut se limiter à des considérations matérielles ; elle doit également répondre aux dimensions émotionnelles et psychologiques, en accompagnant les individus dans leur bien-être face aux défis environnementaux.
Cette sécurité sociale écologique serait financée par l’affectation de nouvelles recettes fiscales, tirées notamment des grandes entreprises polluantes et des secteurs qui ne respectent pas les standards écologiques, en ligne avec l’Accord de Paris. L’objectif est d’assurer une répartition équitable des efforts et des bénéfices de la transition écologique, tout en garantissant un soutien accru aux projets favorisant une production et une consommation durables.
Nous souhaitons intégrer cette démarche dans une perspective sociale, où les plus vulnérables ne seront pas laissés pour compte. Les femmes sont d’ailleurs souvent les plus affectées par la crise climatique, cet aspect doit donc être pris en compte dans les mesures mises en place. Cela passe par le développement de politiques adaptées aux réalités locales, l’encouragement des énergies renouvelables, et l’accompagnement des agriculteurs pour des pratiques respectueuses de l’environnement.
La santé mentale doit être au cœur de notre projet écologique. L’éco anxiété, un phénomène en forte hausse chez les jeunes, témoigne de l’impact profond des crises environnementales sur notre bien-être psychologique. Face à cette réalité, il est crucial d’intensifier les actions pour soutenir la santé mentale, en offrant des services accessibles et adaptés aux besoins spécifiques des jeunes confrontés à ces enjeux.
Propositions :
Développement du ferroviaire : Promotion des trains de nuit et des dessertes fines pour renforcer la mobilité durable et l’accessibilité des territoires.
Pass ferroviaire européen : Mise en place d’un pass pour les moins de 30 ans, inspiré des modèles régionaux comme le TER à 1 €, pour démocratiser l’accès au train en Europe.
Plan Jeunes et Climat : Création d’un groupe de travail dédié au rôle des jeunes dans la lutte contre le réchauffement climatique pour construire un programme ambitieux et inclusif.
Budget Climat : Exigence d’un budget spécifique pour le climat, voté annuellement par le Parlement, à l’image du PLF et du PLFSS.
- Europe et socialisme : un projet d’avenir commun et social-démocrate
L’Europe s’est bâtie sur un impératif de paix, mais doit se déployer comme un espace de progrès. Elle doit désormais s’ériger comme un rempart face aux crises pour devenir un lieu d’expérimentation des idées progressistes que porte le socialisme.
Notre priorité est la lutte contre les inégalités, notamment en harmonisant par le haut les droits sociaux et en mettant fin à la concurrence fiscale entre les États membres. Il s’agit aussi de porter des solutions ambitieuses pour la transition écologique : construire une Europe décarbonée, où chacun·e, et non pas quelques privilégié·es, peut bénéficier du fruit de cette transition. Il est aussi impératif de défendre une Europe démocratique et fédérale, en plaidant pour une réforme des traités, en renforçant le rôle des citoyen·nes européen·nes et en poursuivant l’intégration européenne.
Le succès des élections européennes de 2024 a donné naissance à un nouvel espoir : celui d’une Europe où les forces progressistes peuvent enfin faire entendre leur voix et proposer des alternatives concrètes au libéralisme dominant. Le programme de Raphaël Glucksmann a montré que notre unité était la clé de toutes les victoires, quand d’autres préfèrent organiser des Forums des jeunes de la NUPES, avec une liste unique aux Européennes dans un scrutin proportionnel, coûte que coûte.
Pour les Jeunes Socialistes, cet espoir doit se transformer en action. Cela implique de défendre un projet européen qui dépasse les logiques nationales et propose une vision collective à l’échelle du continent. Cela exige également de combattre sans relâche les discours nationalistes, réactionnaires et populistes, qui instrumentalisent les failles de l’Union pour diviser.
Propositions :
Europe démocratique : Renforcement du rôle du Parlement européen et lutte contre les logiques technocratiques, tout en favorisant la participation des jeunes dans les processus décisionnels.
Défense d’une vision collective : Proposer une Europe au-delà des logiques nationales, plus solidaire et inclusive, avec une action spécifique pour inclure les jeunes dans les débats sur l’avenir de l’Union européenne. En développant par exemple les parcours Erasmus pour toutes et tous et en les rendant obligatoire pour un trimestre au lycée.
Une Europe plus solidaire : Mise en place de contrats d’apprentissages européens pour harmoniser les législations et protéger les apprenti·es ou la reconnaissance universelle des diplômes
Combat des discours nationalistes : Lutte constante contre les discours réactionnaires et populistes qui divisent l’Union européenne, tout en formant les jeunes militant·es à une contre-offensive basée sur des valeurs progressistes et inclusives.
Pour une Europe qui protège les nouvelles générations : Régulation à l’échelle Européenne des plateformes de réseaux sociaux pour prévenir des discours violents en ligne.
Droits des femmes : L’échelle européenne doit permettre de préserver la sécurité et les droits des femmes. Des initiatives comme My Voice, my Choice doivent être soutenues sans réserves.
- Rapport à l’autre : Quelles réponses aux grand enjeux de société
La gauche ne doit pas céder à l’air du temps qui mêle individualisme, rejet de l’autre, instrumentalisation de la peur et banalisation des discours d’exclusion. Face aux crises sociales, environnementales et politiques qui secouent notre société, elle doit réaffirmer son rôle de rempart contre l’extrême-droite, tout en proposant des réponses humaines à la question migratoire et aux enjeux de sécurité.
Nous rejetons l’idée que la sécurité et la justice sociale seraient antagonistes. La sécurité, c’est garantir à toutes et tous – peu importe leurs origines ou celles de leurs parents, leurs genres ou leurs parcours – le droit de vivre sans craintes, sans discriminations et sans violences, dont les classes populaires sont les premières victimes.
L’immigration est une chance, non un problème. La gauche doit combattre les discours racistes qui font des personnes issues de l’immigration des boucs émissaires. Nous revendiquons une politique d’accueil digne, reposant sur la régularisation des sans-papiers qui travaillent et cotisent en France, la facilitation de l’accès aux droits, et un investissement massif dans les structures d’hébergement et d’intégration. L’Europe comme la France doivent leur grandeur à la richesse culturelle que fait fructifier l’immigration.
Nous devons aussi briser les récits de concurrence qui opposent les classes populaires entre elles : ce ne sont pas les personnes issues de l’immigration qui détruisent les services publics ou les droits des travailleur·euses, mais bien des politiques libérales et austéritaires.
Propositions :
Renforcement des polices municipales : Soutien aux forces locales pour une présence de proximité et respectueuse, avec une formation approfondie sur les droits humains et la diversité, notamment sur les violences sexistes, racistes et LGBT-phobes.
Prévention et éducation : Initiatives dès l’enfance pour promouvoir l’égalité et le respect des différences, ainsi que des campagnes contre les violences sexistes et sexuelles et toutes formes de discriminations
Lutte contre les violences faites aux femmes et LGBT-phobes : Renforcer les dispositifs de protection et d’accompagnement pour les victimes de violences, y compris dans les universités, pour garantir un environnement sûr et respectueux pour tous·tes les étudiantes. Dans les commissariats, généralisation d’un accueil dédié et prioritaire pour les victimes de violences sexistes et sexuelles et possibilité de passer une nuit sur place si les victimes y arrivent en soirée et en l’attente d’une solution pérenne.
Sécurité sociale : Développer des actions sociales et économiques pour réduire les inégalités et améliorer les conditions de vie des jeunes et des familles vulnérables.
Encadrement des technologies : Assurer un usage transparent et respectueux des droits fondamentaux dans l’intégration des nouvelles technologies en matière de sécurité. Interdiction des mesures attentatoires aux libertés publiques.
Dialogue Police-Population : Encourager le dialogue entre les citoyens et les forces de l’ordre pour une meilleure adaptation des politiques aux besoins locaux.
Pour les jeunes socialistes, la sécurité est un combat collectif et durable. Nous revendiquons une approche qui met en avant la prévention, le respect des droits fondamentaux et le dialogue avec les citoyen·nes. C’est dans cette logique que nous revendiquons l’abrogation immédiate de la loi immigration, qui n’est rien d’autre qu’un texte qui bafoue les valeurs de la République. « Liberté, égalité, fraternité », cette devise représente la solidarité, battons nous contre ceux et celles qui veulent en faire une devise d’exclusion.
- Le combat contre l’extrême-droite doit dépasser les campagnes électorales.
Nous devons lutter contre la normalisation des idées de l’extrême-droite. Cette banalisation ne se fait pas uniquement sur le plan politique, mais aussi culturel et social : augmentations des comportements discriminatoires, diffusion de discours haineux, remise en question des valeurs fondamentales de notre République.
Notre réponse doit s’inscrire dans une démarche proactive et systématique. Cela commence par l’éducation, dès le plus jeune âge, pour enseigner l’égalité et déconstruire les stéréotypes qui alimentent les logiques d’exclusion. Il est impératif que les jeunes soient formé·es non seulement sur les grands principes républicains, mais aussi sur les enjeux du vivre-ensemble, pour développer une pensée critique face aux tentations populistes.
Cette lutte contre l’extrême-droite ne se limite pas à l’éducation. Elle passe aussi par une mobilisation constante face aux politiques de la droite qui ouvrent la voie à l’extrême-droite. Chaque recul en matière de droits sociaux, chaque mesure visant à affaiblir les libertés fondamentales, nourrit le ressentiment et le repli sur soi et fragilise l’État de droit.
La tentative d’instaurer la « préférence nationale » dans le droit français constitue une grave offensive. Cette démarche vise à stigmatiser des populations et à accentuer les discriminations plutôt que d’œuvrer pour une inclusion effective. Ce projet ne se contente pas de porter atteinte aux principes d’égalité, mais aussi d’alimenter un discours dangereux qui, sous prétexte de « protection », fragilise les fondements de l’État de droit. Tout cela crée un environnement où les idées discriminatoires sont banalisées et où la légitimité des institutions est mise à mal.
- Mémoires du socialisme : être fier et exigeant vis à vis de notre histoire militante et politique
Nous croyons que le plus vieux parti de gauche français mérite d’être compris dans toute sa complexité. Porter un regard critique sur les épisodes sombres est essentiel, tout comme valoriser les avancées progressistes qui font la fierté de notre parti.
Nous avons organisé des conférences et un cycle de formation sur l’histoire de la France vue par les socialistes. Ces initiatives ont notamment permis d’explorer la place des femmes dans l’histoire du Parti Socialiste. Nous sommes fier·es de rappeler que la Loi Veil, ne pût être sauvée que par les voix de la gauche à l’Assemblée Nationale. Ce progrès fut suivi par d’autres grandes avancées, comme la loi sur la parité en politique, portée par Lionel Jospin et récemment le mariage pour tous et toutes ou l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution, défendue par tous les parlementaires socialistes.
Notre histoire est aussi celle de l’abolition de la peine de mort, sous la présidence de François Mitterrand. Elle reste l’un des symboles les plus puissants de la Vème République.
Dans le cadre de ce travail mémoriel, nous avons également organisé une conférence sur la mémoire du génocide des Tutsis rwandais de 1994 en s’intéressant particulièrement à l’implication de la France. Ces tragédies, tout comme les combats sociaux et anticoloniaux, doivent être étudiés et commémorés pour mieux comprendre et affronter les défis actuels.
En valorisant ces mémoires à travers des ressources pédagogiques et militantes – bibliographies, documentaires, conférences – nous renforçons la cohésion des Jeunes Socialistes et leur engagement envers les idéaux de justice, d’égalité et de solidarité. Les lieux de mémoire, qu’ils soient liés aux luttes féministes, sociales ou anticoloniales, sont indispensables pour transmettre ces leçons et combattre les dérives portées par l’extrême-droite.
Propositions :
Comité mémoire : Créer un comité mémoire afin réfléchir sur les pratiques du passé et les évolutions futures.
Organiser une conférence et un cycle de formations sur l’histoire de la France vue par les socialistes.
Valoriser les archives du mouvement : Créer un livret d’histoire des Jeunes socialistes
Valoriser les lieux de mémoire (notamment ceux liés aux luttes sociales et anticoloniales) et promouvoir des commémorations afin d’unir autour de l’Histoire partagée.
- Universalisme républicain et socialisme : un projet pour la France
Un socialisme qui relie les jeunesses
Le socialisme que nous défendons ne se contente pas d’accompagner les jeunes dans leurs difficultés. Il les relie, les rassemble, et crée des ponts entre les jeunesses des villes, des banlieues et des campagnes. Les défis qu’elles rencontrent – précarité, logement, mobilité, accès à l’emploi – ne connaissent pas de frontières géographiques. Qu’il s’agisse d’un·e jeune en cité ou dans un village, les obstacles sont similaires et nécessitent des réponses communes et adaptées.
Propositions :
Aide au permis de conduire : Pour les jeunes ruraux et urbains, une aide financière pour faciliter l’accès au permis et à la mobilité, dès le lycée.
Développement des services de mobilité : Création de services de transport collectif à la demande et de covoiturage pour répondre aux besoins spécifiques des zones rurales et périurbaines.
Amélioration de l’accès au logement : Généralisation de l’encadrement des loyers. Construction massive de logements à loyer modéré dans le parc public.
Renforcement de l’intergénérationnalité : Développer les rapports entre notre organisation et les fédérations du Parti socialiste. En finir avec les Jeunes du Parti Socialiste pour devenir les Jeunes socialistes.
Éducation populaire : Recréer un réseau associatif fort. Revenir à l’origine de l’engagement socialiste en remettant l’engagement syndical et associatif au cœur de notre militantisme.
Un front de classe pour défendre toutes et tous
Nous portons un socialisme républicain, qui refuse de céder aux sirènes du communautarisme ou aux replis identitaires. Notre engagement est clair : défendre l’ensemble des Français·es, sans distinction de territoire, d’origine ou de condition sociale en combattant notamment les assignations. C’est ce que signifie le front de classe, cette volonté de rassembler face aux inégalités, plutôt que de diviser.
Dans ce cadre, l’universalisme républicain n’est pas une abstraction. C’est un idéal qui s’incarne dans des politiques publiques : garantir l’égalité devant la loi, mais aussi l’égalité des conditions. Pour cela, il est impératif de lutter contre la précarité qui gangrène la vie de nombreux·seu jeunes et de rétablir un service public fort, capable de répondre aux besoins de chacun·e.
Le service public, en tant que bien commun, joue un rôle central dans cette lutte. Il est le patrimoine de celles et ceux qui n’en ont pas. C’est par un service public de qualité, accessible et renforcé, que nous pouvons réduire les inégalités et garantir à chaque citoyen·ne les moyens de vivre dignement.
Nous sommes et resterons Charlie
Assumer l’héritage républicain, c’est aussi défendre la liberté d’expression et la laïcité, ces piliers de notre vivre-ensemble. Nous sommes et resterons Charlie. Cet engagement ne se limite pas à un slogan, il doit irriguer l’ensemble de notre action politique. La laïcité, en garantissant la neutralité de l’État et la liberté de croire ou de ne pas croire, est le socle de l’égalité républicaine.
En portant haut ces valeurs, nous refusons les discours de haine et les instrumentalisations identitaires qui fracturent notre société. Nous affirmons au contraire une République indivisible, qui émancipe et protège.
Propositions :
Renforcement des services publics : Augmenter les investissements dans l’éducation, la santé, la justice et les services sociaux pour garantir un accès universel et de qualité, en s’assurant que tous·tes les citoyen·nes, quels que soient leur origine ou leur condition sociale, bénéficient d’un service public adapté à leurs besoins.
Égalité devant la loi et les droits sociaux : Assurer une égalité réelle dans l’accès à la justice, aux services publics, et à l’ensemble des droits fondamentaux. Cela passe par des politiques sociales adaptées à l’inclusion des populations les plus fragiles.
Éducation et formation : Créer des programmes éducatifs inclusifs qui abordent les enjeux du vivre ensemble, de la laïcité, et du respect des différences. Les jeunes doivent être sensibilisé·es dès l’école à l’importance de l’égalité républicaine et de l’antiracisme. Nous devons renforcer les missions locales et les centres sociaux qui accompagnent les jeunesses du pays.
Valorisation de la laïcité : Renforcer les principes laïcs dans toutes les institutions pour garantir la neutralité et l’unité républicaine. L’éducation à la laïcité doit être centrale pour lutter contre les dérives communautaristes et promouvoir le vivre ensemble. Supprimer le régime du concordat.
Développement de la démocratie locale : Encourager la démocratie participative à travers des conseils citoyens et des espaces de dialogue inclusifs, afin de co-construire des solutions adaptées aux besoins de toutes et tous.
Reconstruction d’une gauche unie : Rassembler les forces de gauche autour de valeurs communes telles que l’universalité, la liberté d’expression et la justice sociale.
- Question de la sécurité militante
La sécurité militante n’est pas un luxe. Elle est un socle. Ces derniers mois, plusieurs événements nous ont poussé·es à questionner la manière dont nous protégeons nos camarades face à des attaques toujours plus violentes venues de tout le spectre politique, dont nos partenaires.
Quand des figures publiques comme Rima Hassan, Raphaël Arnault ou David Guiraud se voient amplifiées par des retweets de militant·es socialistes, ou quand des responsables politiques soutiennent des personnalités controversées, ce n’est pas anodin. Ces actes, même bien intentionnés, peuvent alimenter des logiques qui exposent nos militant·es à des discours violents, voire haineux.
Quand la Présidente des Jeunes socialistes est victime d’une ignoble campagne antisémite, ou quand Sophia Chikirou l’insulte publiquement en la qualifiant de “menteuse malfaisante” et évoque ses collaborateurs comme des “tafioles”, cela dépasse le simple désaccord politique. Ces propos s’inscrivent dans une banalisation des violences sexistes, homophobes et politiques.
De même, Adrien Quatennens, reconnu coupable de violences conjugales, a reçu une standing ovation de ses collègues député·es lors de son retour à l’Assemblée nationale. Il aura fallu une levée de bouclier salutaire des associations féministes pour qu’il ne reçoive pas l’investiture du NFP défendu pourtant bec et ongle par Jean-Luc Mélenchon, nous rappelant ainsi que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est encore loin d’être pleinement intégrée dans certaines pratiques politiques.
Notre responsabilité est double : refuser toute banalisation des violences militantes et rappeler que nos alliances, même stratégiques, ne doivent jamais se faire au prix de nos valeurs. La formule « quoi que NFP » – c’est-à-dire l’urgence de s’unir face à la menace de l’extrême-droite – ne doit pas être dévoyée en un « parce que NFP », sous-entendant que ces alliances sont en elles-mêmes légitimes ou normales.
Nous, Jeunes Socialistes, réaffirmons que nos combats doivent être portés dans un cadre clair et sûr. La lutte contre le RN ne peut justifier la compromission avec des forces qui, par des discours ou des actes, fragilisent nos camarades. La sécurité militante est une ligne rouge, non négociable, pour un militantisme fidèle à nos valeurs de solidarité, de justice et de progrès.
L’union de la gauche est un but essentiel pour construire une alternative crédible face à la montée de l’extrême-droite et aux politiques néolibérales. Cependant, cette union ne peut se faire au détriment de nos valeurs fondamentales.
Propositions :
Ouverture d’un groupe de travail commun aux organisations de jeunesse de gauche : permettre d’identifier les militant·es exclu·es pour antisémitisme, racisme, validisme ou violences sexistes et sexuelles (VSS) sans pour autant nous substituer à la justice. Ce fichier garantit que ces comportements inacceptables ne trouvent pas refuge dans une autre organisation de la gauche.
Organisation de formations communes entre ces mouvements, centrées sur la lutte contre les discriminations, le racisme, l’antisémitisme, le validisme et les violences sexistes et sexuelles. Ces formations seraient une étape cruciale pour construire une culture militante partagée et respectueuse de nos engagements progressistes.
Un engagement clair de toutes les forces politiques de gauche à condamner fermement et publiquement ces dérives, pour assurer un cadre militant sûr et respectueux.
Ces propositions visent à bâtir une nouvelle union de la gauche sur des bases solides et exemplaires, en cohérence avec nos idéaux de solidarité, de justice et de progrès.

Poursuivre la réforme des Jeunes Socialistes : un chemin à tracer vers l’autonomie
Les Jeunes Socialistes, dans toute leur diversité, s’inscrivent dans un mouvement politique de jeunesse qui a un devoir de formation envers eux. L’organisation se doit d’être un lieu d’apprentissage et d’émancipation intellectuelle et politique.
Force est de constater que cet aspect a fait défaut lors de la reconstruction des Jeunes Socialistes. Il y a certes eu des efforts, mais ils sont restés largement insuffisants. Lorsqu’un mouvement a comme premier objectif celui d’être dédié à la réussite personnelle d’un petit groupe de personnes alors il ne peut pas servir ce pourquoi il existe.
Nous le regrettons, car les mouvements de jeunesse sont, pour beaucoup, la première porte d’entrée dans l’engagement. Ils permettent à toutes les jeunesses d’échanger, de débattre, de construire, dans un cadre qui doit d’abord être le plus sain possible.
Les Jeunes Socialistes sont à l’image de la société, divers. Ils recouvrent une multitude de profils, des étudiant·es, des travailleur·euses, des personnes en recherche de formations ou d’emplois, il est nécessaire de créer un écosystème à leur image.
- Une réforme du fonctionnement démocratique
Les fédérations
Pour construire un mouvement plus solide, plus démocratique et plus enraciné dans les territoires, il est indispensable de décentraliser nos pratiques et de repartir de la base. Les fédérations des Jeunes Socialistes doivent devenir un espace d’émulation, de rassemblement et d’action pour l’ensemble des jeunes engagé·es dans nos luttes.
A l’heure actuelle, certaines fédérations n’ont pas d’animateur·ices fédéraux·ales. En effet, selon l’article 27 du Règlement Intérieur des Jeunes Socialistes, il faut 5 jeunes socialistes pour pouvoir avoir formellement “une fédération”. A notre sens, il est du rôle du secrétariat national d’accompagner les camarades souhaitant en reconstruire une. Ces fédérations doivent devenir des pôles capables d’agréger les initiatives locales et de tisser des liens avec les associations et organisations de jeunesse, notamment les syndicats lycéens et étudiants ou le Groupe Socialiste Universitaire.
Il est également crucial de garantir des pratiques démocratiques au sein des fédérations. Des règles comme la tenue d’assemblées générales avec un vote annuel sur un rapport d’activité doivent être appliquées.
Garantir des fédérations vivantes, actives et représentatives est un objectif à notre portée, à condition d’en avoir la volonté collective.
Propositions :
Un département, une fédération : Chaque département doit disposer d’une fédération pour garantir une présence locale efficace partout sur le territoire, dans l’Hexagone comme en Outre-mer. Le Secrétariat national doit accompagner activement leur développement, en lien avec les structures locales militantes et associatives. Il peut notamment s’aider dans cette mission des Unions Régionales, pour venir en aide aux fédérations en reconstruction ou celles en cours de création.
Aider à la création de structures associatives annexes : Les fédérations doivent encourager et soutenir les initiatives associatives complémentaires pour renforcer l’ancrage local des militants du territoire.
Décentraliser les formations : Les formations doivent être accessibles à toutes et tous, pour favoriser l’implication des militant·es, et notamment les plus jeunes – notre organisation étant accessible à partir de 15 ans. Nous créerons pour cela une plateforme dédiée aux nouveaux adhérents où ils trouveront des wébinaires, des offres de formations physiques, une bibliographie ou une filmographie.
Référent·es VSS : Chaque fédération doit nommer un·e référent·e chargé·e des violences sexistes et sexuelles (VSS) pour garantir un espace militant sûr et inclusif, de nos réunions à nos soirées plus conviviales.
Jumelages européens : Chaque fédération doit être accompagnée pour créer un jumelage avec une fédération-sœur en Europe, favorisant ainsi les échanges internationaux et cela en lien avec notre organisation européenne YES.
Réunion mensuelle des Animateurs Fédéraux : Organiser obligatoirement une réunion par mois entre le Secrétariat national et les animateur·ices fédéraux·ales pour remonter les problématiques locales et favoriser une meilleure coordination.
Prévention du burn-out militant, santé mentale militante : Désignation d’un·e référent·e santé militante formé·e dans chaque fédération
Adopter une charte des bonnes pratiques du numérique au service de la santé militante : bannir les réunions le dimanche ; limiter l’horaire des activités militantes (réunions, boucles de discussion) à 23h.
- Autonomie des jeunes socialistes : la mère des batailles
L’autonomie des Jeunes Socialistes n’est pas seulement une question organisationnelle : c’est une exigence politique. Être libres, c’est pouvoir porter nos combats et nos propositions avec force, sans dépendre de la tutelle extérieure que peut être le Parti Socialiste. Cette autonomie est la condition nécessaire pour construire un mouvement dynamique, enraciné dans la réalité des jeunes et capable d’incarner leurs aspirations.
Depuis plusieurs années, le mouvement traverse des crises structurelles et politiques illustrées par la scission de 2018, qui ont mis en lumière la nécessité d’une refonte profonde, dont les premiers jalons ont déjà été posés lors de la précédente mandature d’Emma Rafowicz et nous la saluons pour ce travail accompli. Nous estimons cependant qu’une nouvelle page est désormais à écrire, celle du chemin vers l’autonomie.
Pour cela, l’autonomie financière apparaît comme un levier indispensable afin de passer à l’étape suivante. Comment être autonomes en étant dépendants des ressources financières d’une autre organisation ? Comment penser pouvoir être le poil à gratter du Parti socialiste en ne s’appuyant que sur l’argent de celui-ci pour fonctionner ? Aujourd’hui, c’est la direction du Parti Socialiste via le Bureau national (article 59 du Règlement intérieur des JS) qui choisit combien elle souhaite verser aux Jeunes Socialistes, cela fonctionne en ce moment car elle s’estime proche de la direction sortante, mais quid du jour où nous voterions l’alternance au Congrès ? Avec des ressources propres – qu’il s’agisse de parts d’adhésions, d’activités génératrices de revenus ou de dons extérieurs –, les Jeunes Socialistes pourraient enfin rompre avec une dépendance nouvelle au Parti Socialiste et affirmer leur capacité à mener leurs combats de manière autonome.
Cette autonomie n’est pas qu’une fin en soi : elle doit permettre aux Jeunes Socialistes de devenir un véritable espace d’innovation politique, en phase avec les attentes des jeunes générations. Qui aujourd’hui au Parti socialiste accepterait de crier haut et fort pour la légalisation du cannabis ? Qui aujourd’hui au Parti socialiste accepterait de crier haut et fort que les voyages en avion doivent être limités à dix fois dans une vie ?
Au-delà d’être le poil à gratter du PS, les Jeunes socialistes ont vocation à redevenir une force motrice des mouvements de jeunesse de gauche. C’est par ce chemin qu’il aidera au mieux son aîné, en portant les combats des jeunesses, en étant au plus proche de la réalité du terrain et en incarnant une forme de rupture avec l’ordre établi.
C’est le cas chez la plupart de nos voisins européens où les organisations de jeunesse de gauche sont affiliées à leur parti politique tout en étant très autonomes, tant en termes de fonctionnement que de financement. Les Juventudes socialistas espagnols ont, comme c’était le cas historiquement pour les Jeunes socialistes français, une adhésion propre. Ce modèle a ses limites, comme nous l’avons éprouvé ces dernières années. Les Jusos allemands sont, eux, liés à leur parti, le SPD avec une adhésion commune mais n’importe qui peut choisir de faire un don directement à leur organisation.
Notre objectif est simple : que les jeunes du Parti Socialiste que nous sommes aujourd’hui deviennent les Jeunes Socialistes, une organisation à part entière, autonome du PS tout en lui étant rattachée. Nous ne souhaitons pas l’indépendance, nous avons vécu ses limites mais nous pensons primordial que le Parti Socialiste se dote d’une organisation de jeunesse forte et autonome.
2026 : Place aux jeunes !
Les élections municipales de 2026 représentent une opportunité majeure pour affirmer la place des Jeunes Socialistes dans les territoires. Notre ambition est simple : faire des Jeunes Socialistes la première organisation chez les jeunes élu·es locaux·ales. Cela nécessite de mettre en œuvre des actions concrètes pour garantir une meilleure représentation des jeunes et leur permettre d’exercer des responsabilités à la hauteur de leurs compétences et de leurs ambitions, dans un objectif de renouvellement générationnel des élus alors que seuls 3,9% des maires ont moins de 40 ans.
Notre unité et notre autonomie nous permettront de demander la présence de jeunes de moins de 30 ans sur les listes, en veillant à ce qu’ils et elles soient placé·es en position éligible et non uniquement symbolique. Il est également essentiel d’encourager les candidatures de jeunes comme têtes de liste, y compris dans des communes de taille modeste, afin de démontrer que nous sommes capables de prendre les rênes, peu importe le contexte.
Enfin, il est crucial de veiller à ce que les jeunes élu·es ne soient pas cantonné·es aux délégations « jeunesse », mais qu’ils et elles accèdent à des responsabilités variées au sein des exécutifs municipaux. C’est en prenant en charge des dossiers structurants que les Jeunes Socialistes prouveront leur capacité à incarner l’avenir de la gauche et à transformer nos territoires.
2026 doit être le tournant qui permettra aux Jeunes Socialistes d’investir pleinement les mairies et de porter nos valeurs au cœur de l’action municipale.
Conclusion :
“Nul n’est plus désespérément esclave que celui qui croit à tort être libre.” Goethe
L’autonomie de notre mouvement, qui ne signifie ni indépendance ni déloyauté, demeure essentielle pour définir notre propre agenda politique et disposer de moyens d’organisation dédiés. Depuis trois ans, la direction s’est davantage préoccupée des carrières individuelles de certain·es que de notre intérêt collectif.
Notre objectif, à partir de la feuille de route que nous venons de tracer, est de produire, ensemble, un programme de gouvernement ambitieux pour les deux prochaines années. Cet objectif ne pourra être atteint qu’en empruntant le chemin de l’autonomie, condition indispensable pour garantir à tous·tes nos camarades une organisation libre de penser et de moyens d’agir.
Nous n’avons pas attendu la direction sortante pour être de gauche. Nous n’avons pas attendu l’alliance avec La France Insoumise pour défendre nos valeurs. Et nous refusons, au nom de calculs personnels ou d’un excès de dogmatisme, de voir les Jeunes Socialistes perdre leur force : celle d’être une boussole pour toute la gauche, capable de rassembler le plus largement possible, au-delà même de son propre camp. Nous ne pouvons pas nous reposer uniquement, comme en juillet dernier, sur une mobilisation exceptionnelle pour sauver systématiquement la République. Le front républicain se délite, et c’est plus que jamais aux Jeunes Socialistes d’apporter une réponse crédible à celles et ceux qui, chaque soir, s’endorment avec l’angoisse de voir le Rassemblement National arriver au pouvoir.
Nous nous réjouissons de voir une jeunesse militante de gauche revenir en nombre au sein de notre organisation. Mais qu’en est-il des autres ? De celles et ceux qui, sans ériger une pseudo-radicalité comme boussole politique, cherchent avant tout des réponses concrètes à une précarité grandissante qui frappe les jeunes de tout le pays ? Pour gagner en 2027, nous avons besoin de toutes les jeunesses. Or, la volonté de la direction sortante de stigmatiser celles et ceux qui ne pensent pas comme elle, en les réprouvant, illustre un nombrilisme dangereux et contre-productif. Ce sont ces mêmes militant·es qui ont hué Karim Bouamrane à Blois, préférant se servir de notre structure comme d’un marchepied plutôt que de travailler collectivement à un véritable renouveau.
Nous sommes les Jeunes Socialistes dans leur entièreté, et notre force a toujours résidé dans notre démocratie interne. Nous avons le devoir d’assurer un cadre serein, bienveillant et autonome pour les plus jeunes de nos camarades, afin qu’ils et elles puissent s’y engager pleinement et s’y épanouir.
Camarades, cette élection est la vôtre. Dans l’isoloir, vous serez seul·es juges du chemin que nous tracerons ensemble, choisissez celui de l’autonomie.