Le Poing Social – Courant des jeunes socialistes réitère son appel au calme face aux violences de ces derniers jours. Nous déplorons les actes de violence et les destructions de biens, notamment publics.
Cependant les seuls appels au calme ou les renforts ne suffiront pas. Des changements sont nécessaires, parce que ce drame qui n’est malheureusement pas le premier, n’est qu’un révélateur des maux de la société française. Notre responsabilité en tant que courant des jeunes socialistes est de formuler des propositions pour établir une convergence républicaine autour d’un plan d’urgence d’action.
Ces changements sont nécessaires et possibles, parce que nos voisins européens ont d’autres lois et d’autres pratiques de maintien de la paix, de proximité du service public et de lutte contre la pauvreté. Tout d’abord, nous souhaitons une réforme policière. En effet, l’IGPN est toujours suspectée de rendre un avis favorable aux fonctionnaires contrôlés.
Le besoin d’un contrôle démocratique des citoyens sur leur force de l’ordre est un débat que nous souhaitons ouvrir. ainsi, nous proposons la suppression de l’IGPN. Nous nous joignons aux appels de certains professionnels de la justice à remplacer le contrôle de l’IGPN par un contrôle du défenseur des droits. En effet, là où l’IGPN sera toujours soupçonné de partialité, le défenseur des droits garantira une instance indépendante et démocratique pour rétablir la concorde.
Nous proposons également de revoir entièrement la formation initiale et continue des policiers, les moyens utilisés ainsi que la réforme de la hiérarchie. La formation des policiers doit inclure les valeurs de notre pays : l’anti racisme, l’égalité femme homme, la lutte contre toutes formes de discriminations. Le LBD n’est pas une arme utilisée dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, la France doit faire de même. Ces propositions doivent s’accompagner d’une réforme globale de la police française afin de revenir à une police de proximité.
Ensuite, nous ne pensons pas qu’un couvre-feu dans les quartiers populaires ramènera la paix civile. Nous souhaitons rétablir la République partout face à la ghettoïsation et enfermement de la misère. Concrètement, cela signifie que nous voulons la restauration ou l’installation de services publics, partout et tout le temps. Nous avons constaté avec effroi que certains quartiers touchés par les violences se calquent sur les fermetures de services publics locaux: les petits commissariats, les classes et écoles, les casernes de pompiers, les administrations de proximité et l’accès au soin. Il faut faire aimer la République aux français c’est-à-dire renforcer les moyens de l’école, de la formation professionnelle, de l’accompagnement tout au long de la vie pour l’émancipation des citoyens.
Concrètement, cela signifie aussi que nous souhaitons une révolution urbaine totale de certains quartiers de nos villes. Les « cités » notamment des années 60, concentrent les problèmes: c’est la structure même des bâtiments qui pose problème: passoire thermique, phonique, absences d’ascenseur ou ou parties communes laissées à l’abandon auquel il faut ajouter une architecture d’enfermement et de ghettoïsation digne d’une prison. Nous souhaitons la reconstruction entière de ces quartiers afin de garantir des logements à taille humaine, une mixité sociale, des commerces, des services publics, des bâtiments à haute qualité énergétique et des espaces verts afin d’appliquer réellement la sociale écologie tant vantée.
Depuis plusieurs jours, nous voyons aussi que des commerces de premières nécessités sont pillés. Dans une optique d’apaisement, de retour au calme, ainsi que de répondre à la pression du pouvoir d’achat sur tous les français et plus particulièrement ceux délaissés par l’Etat, il faut mettre en place des mesures fiscales d’urgence pour rétablir le pouvoir et la dignité de vivre. Nous devons recréer un lien fort entre la République et ses jeunesses.
Dans cette perspective, nous proposons la création d’une dotation universelle de 50 000 euros à 18 ans en échange d’un service civique. Celle-ci étant financée par une taxe sur les GAFAM et sur les plus gros héritages, elle participera à l’émancipation de toutes et tous tout en luttant contre les inégalités sociales.
Nous demandons la baisse de la TVA ainsi qu’une TVA à 0% sur les produits de première nécessité durant les 6 prochains mois et des aides pour faciliter les déplacements. Une réforme fiscale est nécessaire, parce que les profits et la richesse créée ne doivent pas être uniquement la pour enrichir les banques et les rentiers.
La République française a l’obligation de répondre à ses fractures sociales, territoriales, démocratiques et le gouvernement a la responsabilité de répondre à cette crise avec un débouché politique unitaire pour rétablir le lien de confiance et la paix sociale.
Sara Mimoun
Remy Goubert
Victor Certain
Charles Silvain