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Billet : L’électricité : un besoin vital qui ne doit pas se vendre aux enchères !

Une hausse des tarifs énergétiques qui impacte tous les français

En ce mois d’août 2023, l’électricité subit une hausse généralisée de son tarif à hauteur de 10% malgré des hausses conséquentes ces derniers mois, à l’image de l’augmentation de 15% du prix de l’électricité qui a eu lieu en février dernier. Le journal Le Monde chiffre le surcoût pour les foyers d’un peu plus de 150 euros annuellement, portant la facture d’électricité à un peu plus de 1 850 euros pour chacun. Les français subissent ces augmentations énormes des prix de l’électricité qui sont par ailleurs couplées à des hausses importantes dans de multiples autres domaines. L’électricité fait, tout comme l’eau ou la nourriture, partie des besoins essentiels et vitaux pour vivre. Leur aliénation pour les plus précaires qui n’ont plus les moyens de se les payer ou de se les procurer est inacceptable et doit être résolue. Par ailleurs, on assiste ce mois-ci  à des factures de régularisation des prix de l’électricité des fournisseurs alternatifs (ENI, Vattenfall, Engie, Total Direct Energie…) qui sont grotesques ! 2500 euros en moyenne à payer pour les clients et jusqu’à 10000 euros pour d’autres ! Ces sommes astronomiques ne sont pas toujours payables par les gens et ceux-ci se retrouvent donc sans solution. 

Un pouvoir hors-sol qui laisse les inégalités et les incohérences persister

Le gouvernement justifie ces augmentations de l’électricité en comparant la situation française aux autres pays européens, comparaisons qui sont faites quand bon leur semble ! Quid de comparer le système scolaire, les conditions de travail, etc. à d’autres pays européens ? Les raisons de ces augmentations succinctes sont évidemment nombreuses, on citera l’augmentation importante de l’utilisation de matières premières (pétrole, électricité, etc) depuis la fin des périodes de confinement, l’invasion de la Russie, en Ukraine, grandement sanctionnée par de nombreux pays en coupant les approvisionnements en gaz, etc… . Toutefois, il existe d’autres raisons incohérentes qui obligent les consommateurs à payer toujours plus pour avoir accès à l’électricité. Effectivement, depuis la libéralisation du marché de l’énergie imposée par l’Union Européenne qui a abouti sur la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité)  et l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique), EDF n’a plus le monopole public de la distribution de l’électricité et d’autres entreprises peuvent donc revendre plus cher l’électricité qu’elles achètent à prix coûtant (42 €/MWh) à EDF grâce aux lois de l’ARENH. Récemment, les fournisseurs alternatifs ont même renégocié leurs parts de TWh au prix de l’ARENH (42 €/MWh) de 100 à 120, obligeant EDF à acheter de l’électricité sur le marché libre pour la revendre au prix obligé par l’ARENH, EDF ne pouvant normalement produire plus de 100 TWh pour les fournisseurs alternatifs (le reste étant vendu aux clients), ce qui a fait perdre 8 milliards d’euros à l’entreprise, dont l’Etat est l’actionnaire  ! Compliqué à comprendre, mais avec cette situation déraisonnable qui persiste, les français et EDF sont les grands perdants, quand les actionnaires et les grands groupes (Vattenfall, Total Energie, ENI, etc…), eux, se gavent d’argent facile !

Pas de fatalité pour l’avenir de l’électricité en France 

Nous demandons, tout d’abord, alors la (re)nationalisation d’EDF qui a été proposé par Philippe Brun et votée à l’Assemblée nationale pour qu’elle redevienne le service public au service des français et le vendeur historique d’électricité qu’elle a été car c’est “une question vitale pour la France et son indépendance” (Marcel Paul, ministre de la production industrielle en 1946). Il est nécessaire de réorganiser le marché de l’électricité en France et qu’il y ait une seule et unique entreprise, en l’occurrence EDF, qui produit, transporte et distribue l’électricité. Par ailleurs, sortir du marché européen de l’énergie, comme l’ont fait l’Espagne et le Portugal par dérogations auprès de la Commission européenne, serait une solution pour faire baisser les prix de l’énergie. Nous sommes favorables à une solidarité entre les pays de l’Union Européenne (comme aider à fournir les pays en manque d’électricité l’hiver) mais celle-ci ne doit pas être justifiée par des accords qui n’ont ni queue, ni tête ! Une autre folie de ce marché européen de l’électricité est que le prix de l’électricité est corrélé à celui du gaz alors qu’en France nous n’utilisons globalement pas cette ressource pour produire de l’électricité. Revoyons toutes ces incohérences et par ailleurs continuons à investir le terrain des énergies renouvelables, que cela soit dans l’installation d’éoliennes, de panneaux solaires, de turbines électriques, la construction et la rénovation (pour éviter les dangers) de centrales nucléaires pour donner à la France une souveraineté énergétique digne de cela et des prix réglementés pour les consommateurs. Nous pouvons changer les choses, faisons le !

Zian Laporte

Proposition de loi n°671 visant à la nationalisation du groupe Électricité de France

Présentée par Philippe BRUN, Boris VALLAUD, Olivier FAURE, Marie‑Noëlle BATTISTEL et les membres du groupe Socialistes et apparentésen juin 2020.