En visite à Marseille le 26 juin dernier, le président de la République a annoncé vouloir créer le débat sur les grandes vacances des écoliers, collégiens et lycéens. Ainsi, plutôt que de poser la question : comment occuper les enfants l’été, le chef de l’État se demande comment raccourcir les vacances. En bref, au lieu d’augmenter le nombre de congés payés des parents, on préfère raccourcir les congés des enfants.
46 % des Français-es ne partiront pas en vacances cet été. Un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis 2012 et qui surtout,a augmenté de 10 points depuis 2019, ce qui doit nous interpeler sur notre capacité à permettre le repos à tous-tes.
Bien évidemment, cela ne touche pas tous-tes les français-es. Ce sont avant tout les précaires qui trinquent. L’observatoire des inégalités chiffre à 63% le nombre de Français-es disposant d’un bas revenu qui ne partiront pas en vacances, contre 28% des hauts revenus. Ce chiffre n’est en rien une surprise étant donné que parmi les 46% des Français-es qui ne partiront pas en vacances cette année, la raison principale est celle du coût .
Devant trouver des moyens pour s’occuper alors que les parents ne peuvent s’absenter du travail pendant 2 mois, les victimes collatérales sont avant tout les enfants. Notons quand même que souvent, les villes organisent des activités pour les jeunes durant l’été, avec cependant un grand manque de moyen qui limite les initiatives.
Colonies de vacances organisée par l’Etat, 6e semaine de congés payés, création d’un ministère du temps libre et des vacances,… La vie est faite pour être vécue, alors plutôt que de réduire les vacances, organisons-les…
Nous ne pouvons pas tolérer le fait que les pauvres restent chez eux l’été alors que les riches peuvent partir et profiter de vacances hors de prix.
Pour remédier à la ségrégation sociale qui continue pendant les périodes estivales, nous devons poser la question des vacances, du temps libre, de la création d’un ministère pour les organiser et avant tout d’un service public des vacances. Seule réelle solution pour lutter contre les inégalités entre les périodes de production et d’apprentissange. Ce ministère serait chargé de mettre en place des mesures concrètes pour permettre à tous-tes les français-es de pouvoir profiter pleinement de cette période de repos et de loisirs.
En lien avec l’Education Nationale, ce nouveau ministère aurait pour mission de développer des colonies de vacances étatiques accessibles à tous-tes dans un environnement sécurisé et stimulant où les enfants pourraient participer à des activités variées, culturelles, sportives et éducatives qu’ils ne pourraient pas faire au quotidien. Des animateurs qualifiés seraient présents pour encadrer les jeunes et veiller à leur bien-être. Permettant ainsi aux familles les plus modestes d’offrir à leurs enfants des vacances enrichissantes et mémorables.
En outre, nous devons envisager l’instauration d’une 6e semaine de congé. Ce temps supplémentaire permettrait aux familles de profiter davantage du temps passé ensemble et de favoriser les activités de loisirs. Les parents pourraient ainsi planifier des sorties, des visites culturelles ou des moments de détente en famille, contribuant ainsi de renforcer les liens familiaux, de se reposer et de promouvoir le bien-être de chacun.
Par ailleurs, en lien avec le ministère de la Culture nous devons garantir l’accessibilité financière de ces activités. Il est injuste que seules les familles aisées puissent se permettre des séjours dans des centres de vacances souvent fermé à la mixité sociale et très onéreux. Le ministère du temps libre et des vacances devrait également travailler en étroite collaboration avec les collectivités locales pour mettre en place des dispositifs abordables, voire gratuits afin de permettre à tous-tes les jeunes et les précaires de pouvoir participer.
Enfin, en lien avec les ministères du Tourisme et des Transports, ce nouvel organe étatique aurait pour vocation d’organiser la gratuité des mobilités douces sur le territoire national et de travailler à des tarifs avantageux en Europe afin d’aider les Français-es aux revenus modestes à pouvoir changer d’air et dépasser des limites qui, jusqu’à maintenant, restaient infranchissables.
Avec ce ministère, donnons nous les moyens de retrouver l’envie de partir à la conquête du temps libre.
Plus qu’un droit à la fête, les jeunes socialistes doivent demander un droit au repos pour tous-tes !
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